LE LIVRE DES PSAUMES
... et le verbe s'est fait musique...
Chanter la parole de Dieu est le fondement de toutes les liturgies judéo-chrétiennes. Seul « Dieu, parle bien de Dieu » disait le philosophe Pascal.
En premier lieu, le livre des psaumes qui est lié au culte du temple bâti par Salomon (fils du roi David) et qui est récité tous les jours depuis des siècles dans la liturgie romaine.
Un psaume est avant tout un chant. Les 150 psaumes que nous donne la Bible sont donc des chants dont on ne possède que le texte sans mélodie. Les psaumes parlent des expériences humaines fondamentales comme les joies et les peines de la vie, en termes suffisamment généraux pour que d’autres personnes se les approprient. Dans ces circonstances, on comprend que les psaumes soient tous associés au culte.
Les cantiques sont un autre aspect de la parole divine chantée qui contrairement aux psaumes sont insérés dans un contexte comme, par exemple, le cantique de Moïse après la traversée de la mer Rouge (Alors Moïse et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique à l'Éternel.), le cantique des trois enfants dans la fournaise dans le livre de Daniel (Alors tous trois, d'une seule voix, se mirent à chanter, glorifiant et bénissant Dieu dans la fournaise), et pour le Nouveau Testament on peut citer les plus connus que sont le cantique de Zacharie ainsi que le Magnificat.
A l’époque de la Renaissance, vers 1531, Clément Marot entreprit la mise en vers (ou paraphrase) des psaumes en langue vernaculaire, afin qu’ils soient mémorisés facilement. C’est le point de départ du célèbre psautier huguenot. Il les organise en strophes pour qu’ils puissent être chantés. En 1539, il offre au roi François Ier le manuscrit des trente premiers psaumes. Des musiciens (Claude Goudimel, Claude Lejeune, Paschal de l’Estocart, Pierre Certon... ) les mettent en musique sur des mélodies connues et des airs profanes. Le succès est considérable à la cour et dans toute la France. À sa mort en 1544, il aura versifié 49 psaumes. Calvin charge Théodore de Bèze de poursuivre l’œuvre de Marot et de terminer la paraphrase des 150 psaumes de la Bible.
Nous étudierons leur mise en musique à plusieurs voix de Paschal de L'Estocart, (né à Noyon vers 1537-1538 et mort après 1587) ainsi que la psalmodie latine monodique ou en faux bourdon. Nous travaillerons également les œuvres composées par les musiciens de François 1er (Sermisy, Certon…) dont les textes sont relatifs à l’écriture sainte comme des versets de psaumes, le Magnificat et les motets qui prendront un essor considérable à la Renaissance.