©Alain_Baudin

« Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance. »
Coline Serreau, réalisatrice française
Ces deux dernières années où nous avons maintenu le festival non sans difficultés en réduisant le nombre de concerts pour des raisons économiques et sanitaires, nous ont poussés à repenser la manière de diffuser ces musiques anciennes qui suscitent toujours plus la curiosité du public en quête de découvertes.
Le mot RENAISSANCE s’est imposé à nous, d'une part parce que cette période a été foisonnante pour la musique, d'autre part parce que nous désirons renouveler notre engagement à vous accueillir dans ce territoire de l’Entre-deux-Mers où le patrimoine est si riche, et notamment riche de musique.
Le Festival vous propose trois grands rendez-vous :
Les Riches Heures Printanières : placées chaque année sous le thème de « Musique et Patrimoine », auront lieu le samedi 18 juin avec trois concerts. À cette occasion, nous aurons la joie d’accueillir l’ensemble MOXOS lors de sa tournée en Europe. Il est l'héritier de la musique baroque née dans les missions jésuites d’Amazonie au XVIIe siècle.
Les Riches Heures Estivales : concernent l’Académie du Festival qui réunit une quarantaine d’étudiants du 1er au 7 août. Trois concerts seront donnés par les étudiants en chant baroque, orgue et polyphonie, le 7 août.
Les Riches Heures Automnales : le sommet de ce triptyque musical, vous proposeront cinq concerts autour de la Renaissance dont un « off », du 23 au 25 septembre 2022. Le Festival aura la joie d’accueillir pour la première fois la compagnie LA TEMPÊTE, l’orchestre à vent INTO THE WINDS et LES ARTS FLORISSANTS.
Que ce nouveau printemps des musiques anciennes à La Réole réalise pleinement ce que Francisco Guerrero, un des grands polyphonistes de la renaissance espagnole, écrivait en 1563 : « …En quoi on voit bien ce qui fait l'essence de la musique : elle rassemble et donne à tout le monde les mêmes espérances. »
Jean-Christophe Candau
Directeur artistique
15h - Cinéma REX de La Réole
Le cœur de l’ensemble Into the Winds est porté par quatre instrumentistes spécialisés dans la pratique des instruments à vent anciens : Anabelle Guibeaud, Adrien Reboisson, Marion Le Moal et Rémi Lécorché.
Poly-instrumentistes et très sensibles aux sons des instruments à vent, ils jouent les flûtes à bec, les hautbois anciens (chalemies, bombardes, douçaines), et les embouchures anciennes (sacqueboutes et trompette à coulisse).
Leur formation est originale et historiquement informée, voulant donner un nouveau souffle à ces instruments aux timbres extraordinaires, rarement entendus par les oreilles contemporaines.
21h - Eglise Saint-Pierre de La Réole
Claudin de Sermisy (1490-1562), une des grandes figures de la musique française de la Renaissance est mis à l’honneur dans ce second volet de « La Chapelle des Chantres » avec la Missa Plurium Motetorum qui sera donnée pour la première fois en concert. Ce programme met aussi en lumière l’extraordinaire fond musical imprimé (1532-1534) par Pierre Attaingnant, premier imprimeur de musique en France. « C’est l’excellent Claudin » est le témoignage émouvant donné par son ami Pierre Certon dans sa déploration et ce programme met en lumière le répertoire sacré de ce grand maître rarement exploré par les ensembles spécialisés.
SAMEDI 24 SEPTEMBRE 2022
CONFÉRENCE
15h - Médiathèque de La Réole
La Renaissance, rupture historique ?
Dans leur immense majorité, les contemporains n'ont pas eu le sentiment d'avoir changé d'époque. Pourtant, en quelques décennies, l'Occident jette les bases d'une domination mondiale qui va durer plusieurs siècles.
Né en 1951, François Cantegrel fait ses études à Pau puis à Toulouse, jusqu'à l'agrégation (géographie) en 1974. Il passe toute sa vie active dans l'enseignement, de la sixième à la licence, dans le Nord de la France, en Algérie et dans la Région parisienne, avant d'être affecté au lycée de La Réole où il reste trente-deux années.

17h - Ancienne prison de La Réole
Ce programme de polyphonies vocales du XVIè siècle s'articule autour du plus célèbre des princes de la Renaissance, François Ier, Roi-Chevalier et Protecteur des Arts et des Lettres. Le répertoire qui compose ce programme, en partie inédit, comporte des chansons en l'honneur de ses victoires militaires (La Guerre, Clément Janequin), mais également des poèmes attribués au monarque, mis en musique sous forme de chansons courtoises (Doulce Mémoire, Pierre Sandrin) dont le lyrisme contraste avec les chansons plus truculentes de ce début de siècle (Une bergière ung jour, Nicolas de Marle). Enfin, des motets composés en l'honneur du "noble roy Françoys" par les chantres de la Chapelle Royale complètent ce programme. Les Hardis Sonnants vous emmènent "en chansons et accordz" sur les pas de ce glorieux personnage, grande figure de la Renaissance française.
21h - Eglise Saint-Pierre de La Réole
Hypnos, dans la mythologie grecque, est le dieu du sommeil. La nuit, donc le sommeil, est le royaume des songes et des rêves. La mort est une sorte de long sommeil, et à la fois n’en est pas un. Certaines musiques funèbres ont donc une utilité et une force beaucoup plus importante que ce pour quoi elles ont été composées, si on les cantonne seulement aux rites funéraires. Elles peuvent même, et dans de nombreux cas, procurer du plaisir à l’auditeur, si celui-ci accepte de fermer les yeux et de suivre aveuglement ses voix. Ce programme cherche à retrouver les liens qui unissent les vertus poétiques, mystiques et thérapeutiques de la musique au travers des œuvres, pour la plupart sacrées, issues de plusieurs époques différentes se faisant écho : IXe siècle, XVe et XVIe siècles, XXe siècle. Il s’agit d’un parcours à la fois sensoriel, spirituel et émotionnel où le public est invité à suivre les mouvements physiques et poétiques des chanteurs dans l’architecture sonore des lieux et des espaces investis.
16h - Eglise Saint-Pierre de La Réole
Après le succès de son intégrale des madrigaux de Monteverdi, Paul Agnew et son équipe de chanteurs se consacrent aux madrigaux de jeunesse de Carlo Gesualdo, auteur à la fois de madrigaux épigrammatiques à 5 parties on ne peut plus traditionnels, et de quelques-unes des œuvres vocales de chambre parmi les plus extrêmes dans l’histoire de la composition.
“Le Comte Gesualdo est en même temps un violent meurtrier auto-proclamé, un chrétien dévot et repentant, un membre de la noblesse et un compositeur publié. C’est donc une figure complexe et contradictoire, qui joue éminemment un rôle-clé dans cette période charnière qu’est le début du XVIIe siècle : son apport est fondamental dans l’affirmation d’une musique nouvelle, dramatique et moderne — la « Seconda prattica».“